Déboulonnons les mythes et faisons tomber les obstacles à l’inclusivité
« Elles ne peuvent pas être autonomes. » Cette idée fausse sur les personnes ayant des incapacités diverses, comme la surdicécité, est répandue selon Annette Piggott, représentante principale des services aux clients au sein du Service ontarien de la surdicécité.
La surdicécité combine divers degrés de perte auditive et visuelle. Plus de 1 % de la population canadienne est atteinte de surdicécité, soit approximativement 466 420 personnes, dont 211 250 habitent en Ontario.
Lorsque les gens pensent à la surdicécité, c’est souvent Helen Keller qui leur vient en tête – c’est une des personnes sourdes-aveugles les plus connues dans le monde. Toutefois, si la surdicécité peut survenir dès la naissance, elle peut aussi être acquise plus tard dans la vie. C’est une distinction importante puisque le moment de la perte sensorielle peut avoir une incidence sur la compréhension des concepts, les compétences de communication et la mobilité.
Au cours de ses 15 années passées au Service ontarien de la surdicécité, Annette a appris que l’autonomie est possible pour chaque personne et qu’elle se vit différemment selon les besoins individuels.
« On perçoit souvent le mot “autonomie” de façon réductrice », selon Annette. Les mythes et idées fausses sont le fruit de la désinformation et des stéréotypes. Annette souhaite les déboulonner et faire tomber les obstacles à l’inclusivité.
« L’autonomie a une signification différente pour chaque personne. Pour l’un, ça peut vouloir dire avoir plus de choix, plus de façons de communiquer ses préférences, ses goûts et ses objectifs. Pour l’autre, ça peut être d’avoir accès à de l’aide quotidienne qui améliore la qualité de vie », dit Annette.
Pour les personnes atteintes de surdicécité, ce soutien provient des interprètes tactiles. Ces derniers les aident à gagner en autonomie, à améliorer leurs habiletés fondamentales et à participer activement à toutes les sphères de la vie grâce à une approche « agir avec et non pour ».
Communiquer ses pensées, ses sentiments et ses idées est un besoin de base de l’être humain. Une autre idée fausse sur la surdicécité est que les personnes qui en sont atteintes ne peuvent pas communiquer. Bien souvent, ce mythe est véhiculé parce que les gens sont mal informés sur les manières dont ces personnes communiquent.
Puisque chaque personne atteinte de surdicécité vit un degré différent de perte sensorielle, chacune d’elle a sa façon unique et individuelle de communiquer. L’interprète tactile peut opter pour une approche de communication totale et utiliser autant de méthodes de communication que nécessaire (comme l’ASL, le dactylangage, l’alphabet tracé sur la main, les symboles tangibles et les dispositifs technologiques de génération de la parole) pour faciliter l’échange d’information.
« J’ai appris qu’il y a toujours une façon d’enseigner de nouveaux concepts et de comprendre les méthodes de communication propres à une personne. Je laisse la personne prendre les devants et je suis ses directives en tant que partenaire de communication. C’est elle la mieux placée pour savoir ce qui fonctionne. »
« Être interprète tactile permet d’apprendre des habiletés applicables à toutes les sphères de la vie. On apprend comment travailler en équipe, brasser des idées, penser autrement et être un partenaire de communication et un allié dans différentes situations. Ça permet d’autonomiser les personnes débrouillardes et déterminées qu’on aide », souligne Annette, qui a commencé sa carrière comme interprète tactile.
« L’interprète tactile aide la personne atteinte de surdicécité à devenir la meilleure version d’elle-même et à vivre au maximum de manière autonome. C’est une carrière gratifiante qui donne l’occasion de découvrir non seulement le potentiel de chaque personne aidée, mais le nôtre aussi. »
Pour en apprendre plus et soumettre votre candidature : https://deafblindontario.com/careers/?lang=fr.
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